Concours « Inventons la Métropole du Grand Paris »
Paris le 25/12/2016
Que de fois en observant les tissus des banlieues de nos grandes villes, on constate la banalisation des territoires par des constructions qui gomment systématiquement les traces géographiques.
Le charme répétitif de quartier pavillonnaires n’équilibre pas la pauvreté architecturale des « grands ensembles » qui, bien que construit par des architectes différents se ressemblent tous, et semblent traduire une pensée préformée banlieue.
Construire aujourd’hui, c’est inscrire le bâti dans une logique de contrôles et d’assurances. Les contraintes de la normalisation imposent, en effet, la mise en œuvre de matériaux homogènes dont les processus de fabrication sont eux-mêmes issus de normes ; on assiste donc à une surenchère pénalisante. Paradoxalement la pierre et le bois, matériaux naturels, n’ont plus leur place comme éléments de construction structurants dans les projets d’architecture alors que le béton ne répond plus aux exigences de la construction de demain (épuisement des ressources, vieillissement précoce du bâti, faible qualité thermique…).
Qu’aurait été l’architecture si on avait construit en pierre ?
Cette apparente fiction aurait entrainé nombre d’économies. Depuis plus de trente ans on remet l’ouvrage sur le métier. Depuis les Primes à l’Amélioration des logements à Utilisation Locative et à Occupations Sociale, (PALULOS) jusqu’aux aides de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, (ANRU), les valeurs ajoutées pour rendre performant cet habitat dépassent largement ce qui aurait dû être le bien construire .
Cette « pauvre architecture pour les pauvres » n’a pas su acquérir ses lettres de noblesse.
Afin de répondre de la façon la plus pertinente possible au concours « Inventons la Métropole du Grand Paris » nous souhaitons regrouper différents acteurs du bâtiment et de la société civile autour de quelques idées fortes et, en tant que compagnons tailleurs de pierre , charpentier et jeunes architectes réinventons le métier « d’architecte-bâtisseur ».
La philosophie de notre projet réside, essentiellement, dans les points suivants :
Chercher à construire un patrimoine de référence pour les villes qui adhèrent à notre démarche
travailler de façon collégiale ; c’est pour imaginer une architecture de matériaux nobles, Pierre et Bois, que nous nous sommes constitués en groupement de maitrise d’œuvre qui intègre chaque maillon de la chaîne de l’acte de construire, de l’extraction de la pierre en carrière et du bois en scierie à sa mise en œuvre. Ce sont les conditions pour bâtir dans une économie compétitive.
respecter la valeur artisanale
utiliser des matériaux non manufacturés (bois et pierre de taille) et leur redonner la place prépondérante,
prévoir, dès la conception du projet, la déconstruction et la réutilisation des matériaux pour d’autres chantiers.
Apports de notre démarche :
– d’un point de vue technique : modularité et simplicité avec, au maximum 9 modules de pierre et 3 sections de bois ; assemblage simple et démontage aisé;
– en terme de performances énergétiques et environnementales : la pierre et le bois affichent un très faible bilan carbone, la pierre est saine à 100% et sans COV (Composés Organiques Volatils),
– en réponse aux critères écologiques : l’usage exclusif de matériaux naturels ainsi que le recyclage complet du bâtiment répondent aux critères essentiels de la COP 22 et de l’économie circulaire
– d’un point de vue économique et financier : contrairement à une idée reçue, l’utilisation de la pierre et du bois en grande quantité les rendra compétitifs par rapport aux matériaux de référence et permettra une amélioration des outils de production.
Cet « alignement de planètes » inédit permet une expérimentation innovante et durable de matériaux de construction sous-utilisés aujourd’hui avec l’ambition d’en faire, à nouveau, des indispensables de l’architecture.