Manifeste BLOC

POURQUOI LA PIERRE ET LE BOIS ?

L’écrasante majorité des constructions dans le monde sont en béton et 5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont dues à la production de ciment et 3% à 4% pour l’acier. Dans le béton c’est 2/3 pour brûler du calcaire et 1/3 pour le combustible. Pour comparaison 13% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont liées au transport.

4% dues aux voitures dans le monde

4% dues aux camions dans le monde

3% dues aux navires dans le monde

2% dues aux avions dans le monde

Les chimistes en faisant du béton et du plastiques produisent plus que les voitures ou les avions dans le monde. La pierre et le bois -en plus d’être des matériaux qui demande de faible moyen technologique pour leur extraction et leur mise en œuvre- sont des matières très malléables et facilement démontables (donc réutilisables) ce qui permet des constructions réversibles.

 

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE & ÉCONOMIQUES

Le temps de l’énergie bon marché est fini. Au facteur économique s’ajoute l’impératif écologique et énergétique. Remplacer progressivement les énergies fossiles par des énergies renouvelables mais surtout en faire l’économie. La meilleure énergie est celle que l’on n’utilise pas ou celle qui n’est pas indispensable.

 

LE BÂTIMENT CHANGE…

La France a pris des engagements internationaux en faveur du climat et de l’environnement avec les lois Grenelle I et II. Dans ces textes, le bâtiment est identifié comme le secteur générant le plus de gaz à effet de serre. Le Grenelle impose donc une révision en profondeur de la conception des bâtiments et de nouvelles règles de l’art de construire.

MÉCANISATION ET MONDIALISATION

D’un côté le métier se modernise : mécanisation et numérisation accroissent le champ des possibles, et de l’autre la mondialisation permet les pierres d’importation… imposant une standardisation poussant nombre de carrières à fermer ou à se vendre au lobby du béton en détruisant leur pierre de taille pour en faire du granula destiné au béton. Simultanément, des réglementations, la nécessité de gérer son impact sur l’environnement, compliquent le métier. Bien gérées ces évolutions seront des opportunités.

 

DES COMPÉTENCES, UN MÉTIER

Savoir-faire et expertise font la différence. Les compétences techniques à forte valeur ajoutée vont constituer la base du métier, notamment autour des performances thermiques et de l’évolution de l’outillage numérique. L’artisan est essentiel, difficilement remplaçable et encore moins délocalisable. Autant d’atouts qui font de l’artisan un véritable acteur économique de proximité.

S’ADAPTER AUX ÉVOLUTIONS RÉGLEMENTAIRES

Performance thermique, résistance mécanique et sismique, accessibilité, santé et sécurité des clients et des salariés… petit à petit, les artisans de la pierre doivent adapter leurs méthodes de travail pour inventer une nouvelle façon de travailler, à la fois traditionnelle et moderne, en un mot : « aux normes »! Cependant c’est à nous hommes de métier de façonner ces normes et de les adapter au « bel ouvrage » et non au monde de l’industrialisation standardisée.

INVESTIR ET MAINTENIR LA FABRICATION ARTISANALE

De la simple débiteuse au robot multi-axes, les machines s’imposent dans l’atelier du XXIe siècle. Certes, l’investissement financier est conséquent (en formation, notamment pour maîtriser les processus numériques), mais offre la perspective de nouveaux marchés, et surtout la capacité collective à conserver le « Fabriqué en France ».

 

L’APPROCHE GLOBALE, UN PRÉREQUIS INCONTOURNABLE

Dans le moyen terme, et même avant, toutes les dimensions du bâtiment devront faire partie d’une même vision : résilience, efficacité énergétique, performance thermique, accessibilité, confort, environnement, santé… Quel que soit leur métier, l’approche globale doit devenir pour les artisans une seconde nature.

 

LE « TRAVAILLER ENSEMBLE », UN ESPRIT À CULTIVER

Travailler en équipe avec les autres corps de métiers est le moyen de répondre à l’une des demandes de fond de la clientèle : l’interlocuteur unique. Via des groupements ou réseaux d’entreprises, les artisans pourront mutualiser les opportunités d’affaires avec leurs confrères, tout en conservant leur indépendance et en présentant un seul capitaine de chantier au client. Une logique collaborative également applicable à d’autres partenaires : carrières, architectes, banquiers, organismes de subventions, etc.

 

PRENDRE LES POSTE CLEFS

Tout problème est multi factoriel. Le problème de l’artisanat est qu’il ne contrôle plus ce qui régit son activité. L’architecte dessine pour lui, l’ingénieur désigne de ce qui est valide techniquement pour lui, le promoteur choisi de remplir ou non son portefeuille, les maires décide du projet construit, etc. Pour pallier à tous ces facteurs il faut pratiquer le viel adage « un rat dans chaque caisse ». Ceci veux dire qu’un certain nombre d’artisan doivent devenir des maire, architecte, ingénieur, promoteur, etc. Le résultat de cette stratégie ne paiera pas en un jour et demande un travail de longue haleine. Cette effort collectif que nos jeunes pourront reprendre et devront poursuivre portera de plus en plus de fruit avec le temps. Le sens de l’histoire de la construction joue pour nous, nous en sommes convaincus.